Created in 2010 by the Sci-Fi Club of New Caledonia, the SCIFIMAGES exhibition presents each year original pictures
made after Science-Fiction and Fantasy books.

mercredi 22 juin 2011

Introduction de l'exposition

Je souhaitais quelque chose d'assez complet, qui présente le genre et qui donne des informations sur le contexte de l'exposition. C'était également, hormis les cartels, le seul texte disponible, d'où la densité.


Et voilà le texte au final (relu par plusieurs personnes que je remercie..)

L’illustration, un pont entre le texte et l’imaginaire

Considérées pendant longtemps comme des sous-genres, l’illustration et la science-fiction, toutes deux d’origine populaire, ont depuis toujours parlé à notre imaginaire.

L’illustration, image servant à décrire ou à accompagner un texte, est multiple. Elle agrémente la presse écrite, fait vendre le roman, stimule ou amuse le lecteur, l’incite à découvrir le texte qui lui est adjoint. Elle se fait publicité ou bande dessinée.

Longtemps marginalisée et différenciée de l’Art car reproduite à de nombreux exemplaires et servant en partie des buts mercantiles ou éducatifs, l’illustration plonge néanmoins ses racines dans l’histoire même de l’homme. Des peintures rupestres de l’âge de pierre aux œuvres bibliques de la Renaissance en passant par les enluminures du Moyen-Âge, l’image synthétise l’idée et popularise le texte en le rendant plus attrayant.
 

« La science a fait de grands progrès.
Elle n'a plus qu'une cinquantaine d'années de retard sur les dessins de science-fiction. » Anonyme

 

L’illustration était présente dès les débuts de la science-fiction, qui naît véritablement des progrès technologiques du XIXe siècle, avec Jules Verne ou H. G. Wells. Elle s'est développée au début du XXe siècle, avec l’avènement de nouvelles formes de divertissements de masse, issues du développement de la société de loisirs, et de l’élévation du niveau de vie en Europe et aux États-Unis. Elle demeurera longtemps une culture « populaire », souvent opposée à LA Culture officielle, plus élitiste. Dans les années vingt, la science-fiction va se démocratiser avec les Pulps, des magazines de nouvelles ou de romans à épisodes, imprimés sur du papier bon marché, vendus 10 cents, et abondamment illustrés. Beaucoup de classiques de la science-fiction seront ainsi édités par des revues comme Weird Tales ouAmazing Stories, et leurs illustrateurs se hausseront bientôt au rang de véritables célébrités.

Une des forces du Pulp (fiction ?) est en effet son illustration de couverture à base de femmes fragiles et décemment déshabillées, protégées par des héros musculeux et virils. Le « Pulp Art » est né! Le plus célèbre des illustrateurs de l’époque est sans conteste Franck R. Paul (1884 – 1963), surnommé le « Père de l’illustration moderne de science-fiction ».
 

Du texte à l’image.

L’adéquation entre le texte et l’illustration n’est pas toujours facile et les illustrateurs ont dès le début dû faire preuve de créativité pour mettre en images planètes imaginaires, vaisseaux improbables et extraterrestres monstrueux, rarement décrits précisément par les auteurs. L’illustration n'est pas simplement une « copie » en image du texte car l'imagination du dessinateur compte. Parfois, les illustrations ne correspondent pas obligatoirement avec les ouvrages. Ainsi, dans les années 60, après le succès de la réédition de la saga Conande R.E. Howard (10 millions d’exemplaires vendus) dû en grande partie aux illustrations de Franck Frazetta (1928 – 2010), les éditeurs achètent directement ses toiles à l'artiste et essayent « après coup » de trouver le livre le plus approprié. Frazetta exige d’ailleurs de récupérer les originaux, initiant un marché de l’art de l’illustration qui ne fera que croître depuis lors.

Et l’Europe dans tout ça ?

Jusque là plutôt anglo-saxonne, la représentation de l’imaginaire va être profondément influencée dès la fin des années 70 par la bande dessinée franco-belge. Ainsi, le magazine français Métal Hurlant, traduit dès 1977 aux États-Unis et édité jusqu’en 1987, va promouvoir un grand nombre de dessinateurs et d’illustrateurs européens qui acquerront rapidement le statut « d’artistes » reconnus. De nos jours, les œuvres originales d'Enki Bilal, Jean Giraud (alias Moebius), Philippe Druillet, Milo Manara ou Philippe Caza, tant en bande dessinée qu'en illustration, sont exposées, vendues et leur statut d'œuvre d'art n'est plus contesté.

Notre modeste contribution

Pour le Sci-Fi Club, ou association de l'imaginaire, créé en 1986 en Nouvelle-Calédonie par une petite bande de passionnés, cette exposition est une façon de rendre hommage tant aux auteurs qu'aux illustrateurs dont les œuvres nous ont fait - et nous font toujours - rêver. Et puisque l’illustration a franchi le pas, et qu'elle est devenue art à part entière, elle fait honneur à la définition de Robert Filliou : « L’art, c’est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art ».

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