Created in 2010 by the Sci-Fi Club of New Caledonia, the SCIFIMAGES exhibition presents each year original pictures
made after Science-Fiction and Fantasy books.

jeudi 21 juillet 2011

Et si c'était vrai?

Voici le très beau texte d'introduction de l'exposition, rédigé par Frédéric Ohlen (et mis en page par Yuk ^^)



L'illustration et la science-fiction ont ceci en commun d'avoir partagé longtemps une tare originelle : être considérées comme des sous-genres à destination des illettrés, des Minus habens ou des enfants ! De nos jours, la SF appartient à l’histoire humaine, à l’odyssée scientifique, comme au patrimoine littéraire et artistique de notre temps. Ainsi, les créations des graphistes les plus connus, tels Moebius, Druillet ou Enki Bilal, ont acquis peu à peu un statut d'œuvre d'art à part entière et s’arrachent sur les marchés.

La science-fiction comme la fantasy ont permis de renouveler le roman d'aventures, le récit merveilleux, en nous confrontant aux monstrueux symboles que notre époque mérite… La SF nous offre, tout à la fois, un dépaysement sans égal, et une certaine manière, non mièvre et non moins populaire, d’anticiper progrès et dangers, d’évoquer les sujets les plus graves voire les plus philosophiques : écologie, économie, utopies sociales, choix politiques ou éthiques, moins pour avoir peur du Grand Méchant Loup venu d’outre-espace, que pour éclairer d’un regard nouveau nos propres abîmes intérieurs.

Face à l’Autre, le genre interroge notre (in)humanité. Il dénonce nos travers et nos vices, stigmatise notre goût du lucre, du chaos, de l’autodestruction.

Rien de simple ou de simpliste. Pour les illustrateurs, en effet, le défi est ardu. Comment ne pas sombrer ipso facto dans le grand-guignol ou le grotesque ? Comment conserver l’émotion et la poésie, la vibration du réel à ce que les mots tissent de l’intérieur, en se posant sur chaque imaginaire ?

Le Sci-Fi Club, qui fête cette année son quart de siècle, a toujours défendu une science-fiction et un fantastique de qualité qui ne reniait pas ses racines Pacifique : cinéma, avec la désormais célèbre Nuit du fantastique, jeux de rôles, avec l’organisation de conventions régulières, littérature aussi, avec deux recueils publiés. Qui plus est, le montage en 2010, à et avec la Maison du Livre, de la première exposition Scifimages nous a donné l'occasion de révéler à un public toujours plus large les dessinateurs d’Ici, en prise avec les affres, us et coutumes d’un Ailleurs, au fond, pas si étranger.

Pour cette édition 2011, un thème s’est donc imposé tout naturellement à nous : « relire » des œuvres littéraires majeures du répertoire à l’aune des terres océaniennes.

Alors que le talent s’unisse au Rêve, afin que sous nos yeux s’accomplisse l’impossible !
Regardez… Déjà, voici que Blade Runner, debout, contemple l’opéra de Sydney…
Voici que des flots puissants balayent la route de l’anse Vata…

Dis, papa, et si c’était vrai ?

Frédéric Ohlen

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